Alertez les Bébés

Japon, côte Est, 11 mars 2011, 14 heures 46 minutes et 23 secondes, un tremblement de terre, suivi d'un tsunami et une catastrophe nucléaire.

Soudain tout s'est écroulé. 

 

15 894 personnes sont mortes. 2 561 sont toujours portées disparues. Plus de 6 100 autres ont été blessées. 470 000 personnes ont été évacuées, 174 000 résident toujours hors de chez elle dont 100 000 pour la seule préfecture de Fukushima. 60 000 vivent encore dans des abris temporaires,  3 000 personnes, en majorité âgées, sont décédées des suites du stress, de l’hébergement précaire, de la dégradation du niveau de vie, de la solitude, ou se sont suicidées.

 

L’inquiétude principale concerne le cancer de la thyroïde chez les enfants de la préfecture de Fukushima. 

On sait depuis les explosions des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki et la catastrophe de Tchernobyl que les enfants ont des risques plus élevés que les adultes de contracter des cancers de cette glande.

Échographie de la thyroïde d'un enfant, à 50 km de la centrale de Fukushima (source : REUTERS°
Échographie de la thyroïde d'un enfant, à 50 km de la centrale de Fukushima (source : REUTERS°

En effet, 116 cas ont été diagnostiqués sur une population de 300 476 enfants de moins de 18 ans entre octobre 2011 et avril 2015.

Un lien à établir entre la catastrophe nucléaire et ces cas de cancer ? Les avis sont partagés. Le gouvernent japonais refuse toujours -bien sûr- de faire ce lien avec le taux de radiation dans la région... 

 

Le risque est le plus élevé pour les petites filles qui avaient un an lors de la catastrophe et vivaient sur le territoire de la commune de Namie, à une vingtaine de kilomètres de la centrale.

Leur probabilité de contracter une tumeur à la thyroïde de leur vivant passe ainsi que 0,77% à 1,29%, soit une augmentation du risque de 70%. Pour les garçons du même âge, le risque passe de 0,21% à 0,33%, une hausse de 56%.

Le cancer est un séisme à l'échelle humaine....
On ne traverse pas un séisme quel qu'il soit, sans en sortir touché, modifié, à tout jamais.

 

Autre préoccupation : 174 ouvriers de la centrale de Fukushima Daiichi ont reçu plus que 100 millisieverts.

 

Cette norme constitue un seuil important défini à la lumière des enseignements de Hiroshima. A partir de 100 millisieverts, le risque de leucémie s’accroît de façon significative.

 

 

 

(sources : Libération - article de Arnaud Vaulerin envoyé spécial à Tokyo, Naraha et Namie  & Le Figaro - article de Cyrille Vanlerberghe)

Peut-on dire que cinq après tout est "sous contrôle" ?

On en est loin !

 

Encore aujourd'hui, les réacteurs doivent être refroidis avec de l'eau quotidiennement et l'on note des fuites de cette eau radioactive dans l'océan.

Le Japon ne sait toujours pas ce qu'il fera avec ces tonnes de matières nucléaires et ses déchets toxiques issus du "nettoyage" et de la décontamination que l'on accumule et entasse.

 

"On fait une décontamination gigantesque avec des dizaines de milliers de travailleurs, mais le but n'est pas vraiment de décontaminer ou de rendre ces zones saines pour les gens. C'est plutôt pour faire semblant que les choses vont vers la normale."

(Greenpeace)

Stockage de containers d'eau contaminée sur le site de Fukushima Daiichi
Stockage de containers d'eau contaminée sur le site de Fukushima Daiichi

Tepco, l'opérateur de la centrale ne peut qu'improviser face à des événements qu’il n’a pas anticipés et qui le dépassent, accumulant tentatives et échecs. 

Le démantèlement de la centrale n'aura pas lieu dans les quarante années à venir ainsi qu'il le promettait : mission impossible. 

Le cœur du problème réside en effet dans le combustible nucléaire : il a fondu et percé la cuve en acier de trois réacteurs pour se répandre on ne sait exactement où. 

Le mur de glace souterrain, qui devait encercler les sous-sols des réacteurs avec l'objectif de contenir les eaux souterraines contaminées, a été abandonné après des essais infructueux.

 

Pour l'heure Fukushima continue de produire quotidiennement trois cent tonnes d’eau contaminée, qu’il faut se résoudre à stocker sans limite de temps. (sources ; Blog de Paul Jorion)

 

Décontaminer ? L'idée est bonne mais comme s'en défend le responsable de la décontamination de la centrale de Fukushima :

"il n'existe pas de manuel pour ce genre d'opération"....

 

"liquidateurs" de Tepco se rendant sur le site - photo AFP/Pool/Issei KATO
"liquidateurs" de Tepco se rendant sur le site - photo AFP/Pool/Issei KATO
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