2 - DEPART
Interlude...
Je voudrais que les choses sérieuses commencent.
Karkinos s'impatiente. Je sens sa carapace dure rouler sous les doigts. Il tente d'allonger ses pinces.
Mais les trains en partance pour les brumes de ces Territoires inconnus restent à quai.
Il faut encore des "visas" en règle pour pouvoir partir, et passer les frontières.
Changement de pansement
Lundi 2 février 2015
Ce matin, à peine levée, je reçois un coup de fil. Il n'est pas encore 9 heures.
C'est "mon" infirmière qui ne devait pas arriver avant 9 h 30 qui est perdue. Elle n'a pas eu les explications que j'avais données vendredi soir à son intention.
Explications que je renouvelle donc, ce qui lui permet d'arriver, tous phares allumés, dans le brouillard laiteux, étale et glacé de ce matin de février, et se gare devant la maison. Lou l'accueille.
Je n'ai jamais eu de visites d'infirmières à la maison et suis un peu intimidée.
Mais elle est à l'aise.
Se lave les mains directement, puis encore après avec du gel hydro-alcoolique, et nous nous installons sur le canapé près du poêle.
Elle prépare les gazes et autres pipettes, pinces, ouvre des blisters, ôte délicatement l’énorme et double pansement, et tamponne ce que je ne peux pas voir. Je me laisse faire, un peu sur le qui-vive.
Mais la jeune dame fait cela très bien et en douceur.
Je demande à Lou de prendre des photos, car je veux voir "comment c'est", tant que c'est à l'air libre.
La jeune femme me dit que c'est bien, que c'est "joli"...
Joli... je ne sais pas... mais bien fait, ça m'en a tout l'air.
Tout ça m'a l'air en bonne voix de cicatrisation, seulement trois jours après l'intervention ! Je suis étonnée je l'avoue. Je m'attendais à bien pire.
Bon, la Drop Zone est un peu commotionnée, du bleu, du vert et du violet... Et le pansement d'origine a laissé aussi des traces...
Âme sensible s'abstenir....
Paperasses
Les nouveaux pansements, des "Opsite", un pour chaque "couture" sont plus fins, plus légers.
Soit-dit en passant, non remboursés, pour ceux prescrits par le chirurgien... En revanche les MediSet Pansement POST-OP prescrits par l'infirmière sont dans la LPPR Liste des Produits et Prestations Remboursables définie par l'Assurance maladie et prévue à l'article L.165-1 du Code de la sécurité sociale).
Voilà.
Comprenne qui peut.
Mes nouveaux pansements me rendent une certaine mobilité. Je ne ressemble plus à une vieille tortue encombrée par sa carapace... Et qui plus est, ils sont imperméables !
Je vais enfin pouvoir prendre une douche normale. Question esthétique ce n'est pas encore ça... Ma peau fait plus lézard que mammifère... Mais on se contente de peu dans cette situation...
Il ne me reste plus qu'à appeler le service "oncologie" pour mon rendez-vous de demain. Et puis aussi mon médecin traitant le Dr Garrigue qui a dû rentrer de vacances.... et qui doit faire le demande "ALD" (Affection de Longue Durée) qui permettra les remboursements à 100% et surtout la possibilité d'avoir une voiture avec chauffeur, (un VSL...Véhicule Sanitaire Léger) au besoin. Toute chose que j'apprends...
Mon pot de thé vert bu, mes tartines de fromage mangées, la douche prise, des vêtements enfilés, je passe le reste de la matinée au téléphone.
Lignes occupées, ou service me passant un autre service, Dr Garrigue pas encore opérationnel...
J'obtiens enfin le service d'oncologie et là, on m'apprend que demain ce n'est encore qu'une consultation. On va m'expliquer....
Je sais que c'est le fameux "dispositif d'annonce" (cf. document à télécharger ci-après)... suite à la RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) qui a dû avoir lieu le 24 janvier, mais je n'ai pas encore mon PPS (Parcours - ou Programme ou encore Plan-Personnalisé de Soins - cf. document à télécharger ci-après) qui semble bien difficile à obtenir car les médecins surchargés n'ont pas vraiment le temps de le concrétiser (c'est en tout cas ce qui ressort de plusieurs rapports sur le sujet), mais je trouve que ça traîne en longueur !
Le PPS constitue une des conditions transversales de qualité, obligatoires dans le cadre du dispositif d’autorisation des établissements de santé pour la pratique de la cancérologie.
Solution du rébus : "A l'ami qui demande on ne dit pas demain"
Et pour conclure cet INTERLUDE et rester dans la nostalgie... Je vous dis :
Écrire commentaire