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L'Etoile Noire

Samedi 14 novembre 2015

Sous Al-Raya, l'étendard noir médiéval et guerrier du califat abbasside... 


J'ai froid aujourd'hui. 

Et j'aurai froid encore pendant plusieurs jours.

J'ai besoin de miel, de lait chaud, de pain d'épices, de grosses pantoufles, de feu dans le poêle. 

Il fait gris.

Il fait noir. 

Vendredi 13 novembre 21 heures.


Lou et moi regardons le DVD du film "The Artist".


Du Noir et Blanc, De la nuit et de la lumière, du glamour et du style.

Et forcément une happy end en claquettes et comédie musicale...

La soirée est calme. Je vais aller dormir en toute sérénité.


22 h 40. Le film est terminé. 


Zap rapide sur les chaînes d'info avant d'aller se coucher, histoire de voir que le monde tourne rond.

Et là...

Bande jaune sur l'écran noir. Gyrophares dans la nuit. Direct. Police. Samu. Pompiers...

Et nous comprenons.

Paris est prise dans une vague d'attentats effroyables. On parle déjà de nombreux, trop nombreux morts.

J'attrape mon téléphone. Fleur ! Où est-elle en ce vendredi soir de fin de semaine ?

Chez des amis nous avait-elle dit ?

Mais où dans Paris ???

 

Un message est déjà arrivé, exactement à 22h33.

Elle nous a écrit un mot rapide, rassurant : elle va bien, elle est à l'abri chez ses amis. A peine plus loin que les fusillades... Mais tous ses "potes" sont au cœur du 11e, près de République et elle a peur pour eux. A juste titre.

 

Nous découvrons petit à petit, abasourdis, comme lors du 11 septembre, au fil de l'actualité non stop, le déroulement irréel des opérations. Tout va très vite et pourtant tout semble figé.

Images en boucle. Commentaires dans le vide, sans véritables informations. 

 

Prise d'otages en cours, dit-on au Bataclan, fusillades, explosions sur les trottoirs, aux terrasses de cafés et restaurants, bombes au Stade de France. De la haine et du sang.

 

Noir Califat en action.

Noir sur la ville de lumière.

Noir sur la vie, les rires, les sorties.

 

Blanc les ambulances, les hôpitaux,

Blanc le "plan" de situation de crise.

 

Rouge le sang sur les trottoirs, les murs, les vitres, les corps.

 

Qu'avons-nous fait ?

Comment en est-on arrivé là ?

Où sont les racines de ce mal qui nous ronge tel le Cancer qui m'a attaqué en mon sein ?

Ce cancer je l'ai nourri.

Cette force noire nous l'avons nourrie aussi. Sans doute.

Par notre obstination à ne pas vouloir voir, car elle fait peur.

Ou peut-être aussi parce que nous nous sentons coupables ?

Un prix à payer ? Mais pourquoi et pour quoi ?

Dessin de Tim Burton
Dessin de Tim Burton
Le café "Le Carillon"... le 14 novembre 2015
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Pourquoi les salafistes veulent revenir au temps des califes
Pourquoi les salafistes veulent revenir
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