Les nouvelles du front

Prévention, recherche, nouveaux traitements, génétique et immunothérapie, études et perspectives, espoirs, mais aussi déception, le front du cancer est mouvant, difficile à cerner.

Chaque année on a l'impression que la science découvre de nouvelles pistes et fait de grandes avancées.

Mais qu'en est-il exactement de toutes ces promesses ? Sont-elles tenues ?

Mars 2017

Taxotère® et docétaxel : vers un nouveau scandale sanitaire ?

9 Mars 2017

 

Si dès le 15 février 2017 l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) parlait déjà de la survenue de 5 décès dans le cadre du traitement d'un cancer du sein par docétaxel (générique du Taxotère), le chiffre passe aujourd'hui (9 mars) à ... 18 décès sur une période comprise entre janvier 2015 et février 2017.

 

 Les données sur ces 18 cas de décès, incluant les différents cancers relevant de ce traitement (sein, prostate, poumon…) et toutes les complications, digestives ou autres, et le docétaxel portent sur tout le territoire, sans être exhaustives et concernent « tous labos confondus » (Taxotère de Sanofi et génériques).

 

"Il s’agit de données très préliminaires qui ont été discutées dans le cadre d’une réunion d’un groupe de travail, organisée lundi, avec une vingtaine de professionnels de santé (oncologues, spécialistes du réseau Unicancer…) l’ANSM et l’Institut du cancer (INCa)" pour discuter de ce dossier, a déclaré ce jeudi Dominique Martin, directeur général de l’ANSM qui réagissait à un article du Figaro faisant état de ces décès.

 

 

Mais l’ANSM ajoute qu'elle "s’attend à des chiffres plus importants"....


Février  2017

Docétaxel  & décès

 

 

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a été informée de la survenue de 6 cas d’entérocolites sur terrain neutropénique, dont 5 ayant conduit au décès, chez des patientes traitées par docétaxel.

Tous ces cas concernaient des femmes, âgées de 46 à 73 ans, atteintes d’un cancer du sein.

Une enquête de pharmacovigilance, ouverte en septembre dernier, est en cours de finalisation.

Elle sera présentée au Comité Technique de Pharmacovigilance (CTPV) du 28 mars 2017.

 

Le docétaxel est utilisé dans le traitement du cancer du sein, cancer du poumon non à petites cellules, cancer de la prostate, cancer gastrique, cancer des voies aéro-digestives supérieures.

16 février 2017

 

L'Institut Curie ainsi que L'Institut Gustave-Roussy arrêtent l'utilisation du docétaxel dans le traitement du cancer du sein.

Suite au décès de plusieurs femmes (vraisemblablement 7 et probablement plus) soignées pour un cancer du sein par perfusion de docétaxel, l'Institut Curie, centre de recherche et de soins important en région parisienne, ainsi que l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif, et au CHU de Rennes ont décidé de stopper l'utilisation de ce médicament et de le remplacer par du Paclitaxel

Un des responsables du laboratoire Accord qui produit le Docetaxel, affirme que "ce n’est pas un problème de molécule" et que "le nombre de décès éventuellement rapporté au global en France est tout à fait dans les normes. Tous les médicaments ont des effets indésirables"...

Bin voyons !!! 

Les résultats de l'enquête ouverte le 13 septembre 2016 devraient être présentés le 28 mars 2017.

Fuck her Cancer !

Voilà.

Manuela Wyler l'auteur de "Fuck My Cancer" un blog devenu un livre, est partie.

C'était le 21 février 2017.

"Ce cancer m’avait transformé en une sorte de poule mouillée. Quelle ironie pour moi la casse-cou. [...]  J’ai commencé à faire mes adieux. La deuxième semaine suivant l’annonce j’avais déjà épuisé tous les scénarios, préparé mes obsèques et j’ai craqué. Après je me suis retrouvée en consultation de soins palliatifs et j’ai rendu les armes.

Extrait de son blog - mars 2016

 

"Mon espace de vie est encore une fois grignoté par la maladie. J’ai perdu le droit de conduire, celui de prendre l’avion, de me promener seule, de grimper sur un escabeau.

J’ai gagné de l’aide pour m’habiller et pour effectuer toute une série de gestes de la vie quotidienne, de ma toilette. Pas grave diront les optimistes tu es toujours là et vue de l’extérieur, rien n’a changé.

 

Ressenti de l’intérieur c’est différent. Je suis un bout de fromage que le cancer ronge, telle une souris petit bout par petit bout. Et à la fin il ne restera plus rien que le piège et un dernier morceau de fromage."

Extrait de son blog - 22 janvier 2017

"De toute façon, selon la littérature médicale, il n’y a pas grand-chose à faire, il n’y a ni traitement curatif, ni prise en charge standardisée. Je vais en parler à mon médecin histoire qu’elle ait une photo précise de ma situation.

J’ai toujours envie de savoir d’où vient la menace, où est l’ennemi. Même si le combat est perdu d’avance. Il faut que j’évite de me faire mal en tombant."

Extrait de son blog - 4 janvier 2017

 

"Le temps qui passe est mon ennemi même si la maladie évolue lentement elle évolue tout de même.

 

La semaine dernière nous avons appris qu’une métastase avait élu domicile dans mes méninges au niveau du lobe pariétal droit de mon cerveau."

Extrait de son blog - mars 2016

Journée mondiale  contre le K.

4 Février : journée mondiale de lutte contre le cancer.

Le cancer touche chaque année environ 380 000 personnes en France et représente la première cause de décès. Le taux de survie à 5 ans (entendons : rémission mais non "guérison") est néanmoins en augmentation. Mais de là à parler de progrès et de pas de géant... ce sont surtout des avancées de fourmis !

 

On parle de "recherche" et même de recherche de pointe, de nouveaux essais thérapeutiques, on veut faire "reculer la maladie", et surtout on sollicite encore et toujours des DONS... en jouant sur la corde sensible.

 

 

Mais quelles recherches ? 

 

 

En matière de "recherche", si l'on peut appeler cela ainsi, le maître mot est... la détection précoce et le dépistage.

Et, puis on parle toujours et encore d''immunothérapie, médecine moléculaire et réparation de l'ADN.

 

On propose  des "thérapies ciblées" qui ciblent une anomalie moléculaire spécifique, des essais cliniques qui permettent de donner accès à de nombreuses molécules innovantes pour ces thérapies ciblées. (notamment à Gustave Roussy)

 

 

Mais tout cela a un coût exorbitant et souvent ces "avancées" ne donnent qu’un court répit à la vie du malade.

C’est qu’en effet les cellules du cancer ont acquis une capacité d’adaptation quasi infinie, en jouant du génome (mutations, translocation…) et de son expression (effets épigénétiques), et elles gardent ainsi une faculté de multiplication résistant à tous les obstacles montés contre elles. (sources Laurent Schwartz)

 

Or, on le sait, la "recherche" et les essais cliniques ne sont possibles que grâce à des partenariats noués avec l’industrie pharmaceutique et les entreprises de biotechnologies....