8 mars - journée internationale des droits des femmes

Il y a un an, j'avais la tête blafarde et rasée : un visage que je ne reconnaissais pas pour être le mien.

C'était la tête du "lièvre de mars".

 

Il me restait quelques picots épars et rêches de ci de là. Les produits défoliants avaient attaqué mes cheveux blancs et les avaient éliminés, en bloc, livrant ainsi mon crâne nu au regard de tous. Et au mien en particulier. Je n'aimais guère ce que le miroir me renvoyait.

Mais surtout j'étais malade, réduite à peu de chose par les produits chimiques qui devaient réduire le Crabe en bouillie afin que l'on puisse l'arracher de ma poitrine. 

Je paie encore cette guerre que les médecins ont livré à Karkinos. J'ai payé cher et je paie encore.

Mais je suis vivante. Vivante et debout...

 

Je pense à celles qui n'ont pas pu être soignées. Qui ne pourront pas être soignées. Jamais.

Récidive ou métastases.

Toutes mortes dans un combat inégal... livré sur et dans leur corps.

 

 

Je pense aussi à ces millions de femmes atteintes d'un cancer dit "féminin" (sein ou col de l'utérus) et qui n'ont pas accès aux soins.

Pas d'argent.

Pas de droits. 

72 % des femmes âgées de 15 ans à 49 ans qui succombent à cette maladie vivent dans un pays en voie de développement.

 

Si en Europe et aux USA 20 % des femmes atteintes du cancer du sein en meurent, cette proportion avoisine les 60 % en Afrique : diagnostic tardif et traitement inadapté ou pénurie de traitement, mais aussi la méconnaissance de la maladie et de ses symptômes, les délais de prise en charge, le manque de compétences locales et le surtout le silence des femmes !

 

Ces femmes qui, souvent, redoutent d’être mises au ban de la société... pour avoir ce cancer ! Double punition.

 Au Moyen-Orient c'est aussi souvent une culture de la honte et du silence autour de cette maladie, qui reste un véritable tabou.

Les femmes ont particulièrement peur des conséquences éventuelles d’une mastectomie – en particulier que leur mari ne les quitte !

 Nombreuses sont les malades qui s’isolent, certaines par peur d'être ostracisées n’informent même pas leur famille et souffrent en silence.

 

En 2004, à l'instar de notre "Octobre rose" (sur lequel je reviendrai), Hend El Buri et un groupe d'étudiants du Missouri (USA) ont institué la journée du hijab rose (le pink hijab day)

Une initiative pour sensibiliser les femmes musulmanes dans la lutte contre le cancer du sein.

Etudiantes en médecine à Sabratha (Lybie) lors de la campagne de sensiblisation au cancer du sein 'la jouréne du Hijab Rose" en 2012
Etudiantes en médecine à Sabratha (Lybie) lors de la campagne de sensiblisation au cancer du sein 'la jouréne du Hijab Rose" en 2012
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