Personne non accompagnée

Il n'est pas un jour où l'on n'entende "UneTelle se bat contre un cancer, TelAutre est mort suite à une longue maladie..." 

Plus proche de nous un ami, un voisin, un parent, un compagnon, un enfant, se trouve soudain prisonnier du Crabe et ses pinces sournoises. La menace est là. Partout.

 

On a de plus en plus l'impression qu'il y a de plus en plus de gens atteints d'un cancer. 

C'est la conclusion à laquelle on arrive tout "naturellement".

 

Mais est-ce exact ?

 

Bien sûr, notre environnement, la pollution, les produits chimiques, le stress se chargent, semble-t-il, de générer des cellules cancéreuses dans nos corps, et nous voici aux prises, de plus en plus fréquemment et surtout de plus en plus jeunes, avec le Cancer.  Avec des cancers. 

La peur s'installe.

On veut se prémunir de ce fléau souvent mortel, toujours destructeur. Quoi de plus humain.

 

Alors on "fait" de la prévention. Et c'est même devenu un cheval de bataille de nos gouvernants.

Et c'est depuis que l'on "fait de la prévention", le nombre de cancers a augmenté.

Logique : on cherche, on trouve.

Car on ne prévient pas... on piste, on dépiste et plus on dépiste, plus il y a de malades !

 

L'avantage, c'est que l'on diagnostique les cancers de plus en plus tôt et qu'ils sont donc, du moins on peut le supposer, plus "facilement" soignables. Guérissables même.

Mais tous ces cancers diagnostiqués et traités lourdement auraient-ils évolué ? Ces cancers se seraient-ils développés de façon morbide ? Nul ne le sait en fait.

 

Passer une mammographie : est-ce de la prévention ? Ou seulement du dépistage ?

On ne prévient pas le cancer du sein par une mammographie : on diagnostique la présence d'une tumeur. Et c'est bien pour cette raison que cet examen, qui soit dit en passant n'est ni indolore, ni anodin, fait peur.

Car chaque fois que l'on "doit" s'y soumettre, on a la peur au ventre ! Peur que l'on nous découvre la fameuse "boule" qui va tout déclencher... "boule" qui devra être examinée par biopsie. Biopsie dont il faudra attendre les résultats pendant quelques jours voire plus. Attente sereine ??? 

 

Pour certaines personnes, l’effet du stress causé à l’occasion des dépistages va jusqu’à créer des maladies. Car même si le dépistage ne dépiste... rien, on en reste souvent meurtris physiquement et psychologiquement. Et la peur s'est incrustée en nous.

 

Mais si la boule s'avère être formée de cellules cancéreuses, alors nous voici immédiatement pris dans une spirale médicale qui ne nous laisse guère le temps de prendre un peu de recul pour réfléchir sereinement, et chercher des informations et des explications quant à cette maladie. 

Car les spécialistes n'ont guère le temps, l’envie, l'opportunité, la capacité, de faire de la pédagogie. Si notre cancer est connu, commun, banal dirai-je, ils ont les protocoles adéquats et il les applique. Sinon... ce sera plus expérimental.

 

Cette rapidité en étonne et déstabilise plus d'un et plus d'une !

Et puis on est submergé par un jargon médical auquel on ne comprend pas grand chose. 

On a seulement l'impression que l'on va mourir demain si l'on ne se soigne pas tout de suite.

Le curseur du stress est au maximum.

 

La peur de la Mort qui accompagne le diagnostic, n'arrange rien à nos facultés de raisonnement.

source : Mimi Ullens Foundation (Belgique)
source : Mimi Ullens Foundation (Belgique)

 

 

Et c'est là que tout un chacun aurait besoin d'un véritable accompagnement, parce que l'on s'engage seul dans un parcours du combattant dont on ne connaît ni les embûches ni les arcanes.

 

Pendant la durée des traitements, qui sont hautement toxiques, l’hôpital ne propose pas d’accompagnement, sauf avec des médicaments du genre "costauds", comme la cortisone qui a des effets secondaires non négligeables, des produits de synthèse contre les vomissements... qui parfois font vomir, des médicaments pour faire remonter les niveaux de globules blancs... qui ont des facteurs de croissance et qui peuvent donc avoir une incidence sur le cancer... 

La nourriture ? On n'en parle pas. Hormis la question : "vous mangez ?", si l'on a perdu quelques kilos.

 

Acupuncture, homéopathie, naturopathie, phytothérapie ? Pffft circulez, il n'y a rien à voir. Vous pouvez si vous voulez : sous entendu, ça ne sert à rien. Ignorance ? Certainement.

Je ne dis pas que ces thérapies soient efficaces face à l’artillerie lourde qui nous tombe dessus, mais elles peuvent apporter une aide, un réconfort apaisant. Disons que l'on se sentirait moins "seuls", plus "accompagné".

A l'hôpital j'ai eu une séance de sophrologie pendant une de mes "cures" de chimiothérapie. Mais entrecoupée d'allers et venues des soignants qui ne pouvaient pas faire autrement. C'est déjà bien. Mais c'était si peu !

 

S'il vous plait n'oubliez pas la personne derrière le cancer et sa cohorte de traitements !

 

Et que dire lorsque les traitements sont terminés ?...

Si toutefois ils sont terminés... car ce n'est pas le cas si le cancer est métastatique et s'il s'est déplacé dans une autre partie de notre corps. 

Et ce n'est pas toujours diagnostiqué au début.

Dans ce cas, il n'y a pas de traitement, pas de guérison... Ou plutôt ce sont des traitements sans fin. Seule la Mort vient les interrompre...

Et quand on nous parle du cancer du sein comme d'un cancer quasi "bénin", on oublie toutes celles qui meurent d'un cancer métastatique.

Vidéo de Holly Kitchen. Décédée à l'âge de 42 ans le 12 janvier 2016

d'un cancer du sein métastasé dans sa moelle osseuse.

Les spécialistes nous serrent la main :

"Tout va bien, on se revoit dans un an."

Et nous voici dehors.

Les spécialistes ont traité leur spécialité.

Les effets secondaires qui continuent... ? "ça passera avec le temps".

Les nerfs abîmés, le cœur et les vaisseaux sanguins agressés par les produits toxiques, les os consumés par la déminéralisation... ça n'existe pas. Les protocoles n'en font pas mention.

Ça peut, peut-être arriver, mais ce n'est pas certain que ce soit à cause de la chimiothérapie ni des rayons... Voyez ça avec votre médecin traitant.

Qui se soucie de ce que l'on affronte après, et que l'on suppose être chimio ou radio-induits, mais dont on ne connaît pas, dont on ne peut pas connaître, la cause avec certitude ?

Il n'y a pas de suivi, donc pas de statistiques et sans statistiques cela n'existe pas.

Vous avez des neuropathies ? Voyez ça avec un neurologue.

Vous avez de l'ostéoporose, c'est un rhumatologue qu'il faut consulter.

Des problèmes cardiaques ? Un cardiologue.

 

Et pour tout le monde (ou presque), la page est tournée et on referme le livre "cancer"...

 

Une tendance commence cependant à se frayer un chemin : on est en train de revenir un peu sur le dépistage tout azimut, du cancer de la prostate et du cancer du sein, en se disant que finalement on crée peut-être plus de problèmes que l’on n'en résout.

Ce dépistage de masse n'est-il pas avant tout une affaire de gros sous, comme c'est le cas pour presque tout...

En amont c’est très intéressant pour les radiologues, ensuite c'est tout bénéfice pour les biologistes et pour les vendeurs de médicaments, parce que plus on dépiste, plus il faudra soigner.

  

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