Pluie de printemps

Voilà plus d'un an que je vis dans un autre monde, à cause d'un cancer "banal" du sein.

Toute une vie bousculée, éparpillée.

Mais aussi l'opportunité de se repenser, de mieux se connaître, d'aller au-delà des apparences et des petits arrangements plus ou moins hypocrites avec soi-même et les autres.

Une année où tout a été remis en question et où l'essentiel est apparu, fait de profondeur et de légèreté.

C'est ce voyage immobile où le temps perd ses repères, que j'ai décidé de mettre en forme et en écriture afin de tenir à distance le Crabe et la fascination morbide qu'il exerce, et de tenir aussi la distance dans ce parcours du combattant. 

 

Une année a passé.

Et février est revenu, bribes d'hiver encore, prémices de printemps déjà.

 

Depuis des jours il pleut.

Et sous cette  pluie, régulière et douce, la couleur verte reprend le dessus sur la colline. A l'aube des petits matins et au entre chiens et loups, les oiseaux s’égosillent et s'ébrouent.

Il pleut et c'est le renouveau qui s'annonce.

Il pleut et mes douleurs s'estompent faisant place à une force vive qui germe et s'agite au fond de moi.

 

Le cancer a été écrasé, bombardé, brûlé, arraché. Non sans mal ! Les traitements sont barbares et rendent encore plus malade que la maladie elle-même. Il faut regarder plus loin. S'écouter, se réapprendre.

Je ne suis pas guérie : l'est-on jamais avec le Crabe ?

Mais pour l'instant cette page est tournée, ce site où je raconte mes tribulations tout au long de ces rubriques et ces chapitres qui s'échelonnent sur une année.

Il y aura encore des soubresauts sans doute, mais une autre page s'est néanmoins ouverte, pas aussi blanche et vierge que je le souhaitais, sorte de transition entre l'avant et l'après.

Mon corps s'est affolé sous les traitements trop lourds pour lui et a déclenché une ostéoporose telle que mes vertèbres se sont effritées comme de vieux croûtons trop secs.

Et pendant des mois mon dos a refusé de me tenir debout lançant de violentes et lancinantes douleurs tous azimuts. En cette fin février il semble que ce feu commence toutefois à vaciller et à me libérer...

 

Je vais peut-être enfin pouvoir penser à autre chose !

 

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